Un destrier battu
Écume dans la plaine
Il va, il ne sait plus…
Contre ses flancs de peines lasses
Flottent ses rênes
Flottent ses rênes
Grisé, n'a pas d'passage
Ô tant de dévotion!
Il étire ses rouages
Jusqu'à la déraison
Ô las, si las.
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent du soir
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent
Mon destrier battu
Nous étions fiers, alors
Inconscients, orgueilleux
Et nous bravions la mort
La mort
Sentirai-je demain
Ta charpente anguleuse
Faire chavirer mes reins
Par les sentes poudreuses
Ô toi! Ô toi!
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent du soir
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent
Sémaphore sulfureux
Éclaire ma nuit, la moire
De tes flancs bleus
C'est l'Éspoir
Ô toi! Ô toi!
«Tu es mon cheval noir,
J'étais ton serpent jaune»
Siffle le vent
Et siffle le vent
Siffle le vent
Siffle le vent du soir
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent
Mon destrier battu
Je t'aimais bien sauvage
À dompter l'inconnu
Ai-je perdu ton sillage?
Ton sillage
Grisée et comme en rage
Je quêtais l'absolu…
Naufrage
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent du soir
Et siffle
Siffle le vent
Siffle le vent